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jeudi 18 avril 2013

La daronne Thatcher vue de Londres


On a enterré Margaret Thatcher ce mercredi. De son parcours, on ne mentionne souvent que de façon anecdotique son record de longévité au pouvoir, ou bien le fait qu’elle ait été la première femme à diriger son pays. Non, le plus souvent, sa mort a été l’occasion pour nombre de commentateurs de revenir sur les méfaits et/ou bienfaits de sa politique économique.

Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a eu un avant et un après Thatcher. Mais plutôt que d’écrire ce que d’autres ont déjà fait très bien, ci-dessous quelques liens argumentés, chiffres à l’appui (en anglais):
 - Voxeu - The Economic Legacy of Mrs Thatcher

Reagan et Thatcher, les petits potes
Le résumé? Thatcher a probablement libéré les énergies productives du Royaume-Uni (c’est la version de The Economist qui lui rend hommage en couverture en tant que combattante de la liberté), mais au prix d’un accroissement des inégalités (voir par exemple Libé). Toujours est-il que les 20 ans écoulés depuis qu'elle a quitté le pouvoir n’ont pas suffi à déterminer si elle a été un génie ou un démon, et à savoir quelle conclusion tirer des réformes menées de front avec son comparse américain, Ronald Reagan. En tout cas, au vu du dernier budget, on ne se dirige pas vers plus de redistribution outre-Manche…

Et puis aussi deux vidéos qui agitent les Britanniques et capturent le mood de ces derniers jours. Tout d'abord, Ding Dong ! The Witch is Dead, numéro deux des charts britanniques la semaine dernière suite à l’annonce de sa mort:

 

La chanson soutenue par ses partisans, I’m in Love with Margaret Thatcher, ne finit que 35e du classement:



Et comme on dit, ciao l'artiste!

jeudi 4 avril 2013

Réaction rapide: Ma che! Non et re-non, pas de plan B


Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE), a fait un commentaire très intéressant sur le sens de la monnaie unique lors de la conférence de presse qu’il a tenue aujourd’hui.

Photo: ft.com
Interrogé sur un éventuel plan de sauvetage en cas de sortie de l’Euro de Chypre, voire de l’Espagne ou de l’Italie, sa réponse fuse à l’encontre du catastrophisme de nombreux commentateurs (anglo-saxons je suppose). En particulier, à son sens, les personnes à l’origine de la question (des lecteurs du blog Zero-Hedge) « sous-estiment complètement la signification de l’Euro pour les Européens, pour la zone Euro. Ils sous-estiment grandement la quantité de capital politique qui a été investie dans l’Euro.» Avant de rajouter qu’on n’adhère pas à l’Euro comme on entre et sort d’un moulin, et surtout qu’il n’y a pas de « plan B ». Son commentaire est cohérent avec l’annonce vigoureuse faite au mois d'Août que la BCE fera tout pour sortir la zone Euro de la crise et surtout, tout pour sauver l’Euro.  

Pourtant, au-delà, je ne peux pas m’empêcher de penser que l’Euro n’est jamais vraiment devenu "notre" monnaie dans la tête des Européens, malgré tout la bonne volonté politique qui y a été mise. La rhétorique populiste le présente avec succès comme un élément extérieur imposé par des forces technocratiques, plus subi que choisi. Ce sentiment pourrait expliquer la volonté d'une minorité grandissante de l'abandonner.

Cependant, Super Mario a bien raison, et il faudrait qu’on en soit nous-mêmes convaincus : la monnaie unique est la conclusion d'un immense projet européen, l’incarnation (j’espère) de la solidarité entre les peuples de ce Continent. Il ne faut donc pas la jeter comme une vulgaire chaussette, dès qu'il y a un trou. La réappropriation viendra peut-être des jeunes, qui ont soit une mémoire diffuse du franc (ou de la drachme, de la peseta, etc) ou qui ne l'ont jamais connu...

Pour le script de l’échange, voir ici et pour la vidéo de la conférence de presse voir ici (57:45)