Random phrase

mercredi 18 décembre 2019

Pourquoi ma femme travaille-t-elle ?

Pourquoi une femme chercherait-elle un emploi rémunéré ? Certain(e)s s'étonneraient de voir poser cette question tant une femme qui gagne sa vie semble naturel, tandis que pour d'autres, il semble plus évident de voir une femme se consacrer à son foyer. Indéniablement, des facteurs culturels, religieux ou politiques jouent un rôle prépondérant dans la participation des femmes à la vie active. Mais comme Economiam est un blog d'économie, on va aborder le sujet sous un l'angle pécuniaire, avec une question qu'on entend souvent : pourquoi est-il impossible de s'en sortir aujourd'hui sans que son épouse ne travaille, alors qu'avant un homme seul arrivait à subvenir seul aux besoins de sa famille ?

C'est pas ma faute

Eh bien, oui, pourquoi donc ? C'est le coût de la vie depuis l'introduction de l'euro, pardi ! Enfin, c'est ce qu'on entend souvent au café du commerce, ou qu'on peut lire sur la page Facebook de Gisèle. Sauf que la participation d'un nombre toujours plus grand de femmes au marché du travail est un phénomène qui date de bien avant l'euro (voir graphique ci-dessous), et coïncide en fait avec une augmentation du niveau de vie.
Taux d'activité par sexe - 1975-2018 - Source: Insee
Ainsi ce n'est pas du côté des coûts mais des revenus du qu'il faut chercher la réponse à notre question, comme l'a fait remarquer dans un article de 1995 Claudia Goldin, économiste à Harvard, dont les travaux portent notamment sur la place des femmes dans le marché du travail. Elle observe en effet que le taux d'activité 1 des femmes suit une courbe en U en fonction du niveau de richesse. En d'autres termes, dans les premières phases de développement d'un pays (notamment la transition d'une économie agricole à une économie industrielle), les femmes sortent d'abord du marché du travail pour se consacrer au travail domestique, avant que ce phénomène s'inverse et que les femmes tendent alors à exercer leurs talents hors du foyer et à retourner sur le marché du travail. 

Smile ! (Source: Fonds Monétaire International)

Cette réduction initiale s'expliquerait par un effet de richesse, le ménage profitant de l'augmentation de revenus pour consacrer sa force de travail au travail domestique non rémunéré (pour s'occuper plus des enfants, avoir une maison plus belle, etc.), couplé selon Goldin à une aversion culturelle à voir une femme travailler à l'usine. Puis, dans une phase de développement plus avancée, cette tendance s'inverse. En effet, les revenus réels ne cessent d'augmenter, ce qui veut dire que chaque euro (ou franc avant) achète année après année une quantité toujours plus importante de biens et services. Il y a donc ce qu'on appelle un coût d'opportunité pour le foyer qui choisit de voir la femme ne pas participer au marché du travail. Autrement dit il faut que ça vaille le coup (avec un "p" cette fois) en termes de réduction de consommation !


Das Leben der Anderen

On voit cependant dans graphique ci-dessus que les données récentes (similaires à celles de Goldin) sont très bruitées et que ce qu'on avance tient plus de l'intuition que du fait certain. Car en ne considérant que la dimension économique directe (via le PIB par habitant), on néglige les attitudes culturelles, qui jouent un rôle prépondérant dans l'entrée des femmes dans la population active.

Un exemple frappant est celui de la différence entre Allemagne de l'Est et de l'Ouest, qui persiste même près de trente ans après la réunification. Un papier récent repéré par le biais de Martin Anota étudie les écarts de taux d'activité entre Est- et Ouest-allemandes, et confirme que les premières participent bien plus au marché du travail que les secondes, ce qui s'explique par l'ancrage dans les mentalités de la politique familiale plus égalitariste du régime communiste par rapport à l'autre moitié de l'Allemagne, où prendre moins de 3 ans de congé maternité c'est être une mère indigne.


Et c'est tout ce qui reste de notre héritage culturel

Mon mari? What else? (c) The Guardian
Malgré cela, en tant que blog d'économie, on sait ici qu'il n'y a rien de tel que les incitations monétaires et l'appât du gain pour changer les mentalités. Il doit donc bien exister des forces de rappel qui fondent cette intuition. Par exemple, un article de la Harvard Business School trouve que dans certains pays comme la Corée du Sud où les écarts de salaire entre hommes et femmes sont extrêmes à compétences égales dû aux attitudes culturelles, certains petits malins vont embaucher plus de femmes que d'hommes. Cet exemple illustre le fait que certains acteurs vont aller à l'encontre du culturel, sur des bases économiques, et ce qui pourrait changer les façons de penser.

Ceci nous pousse donc à essayer d'enquêter de façon un peu plus systématique ce qu'avance Claudia Goldin, par le biais d'une analyse statistique rapide. On se concentre sur les pays développés (la partie croissante de la courbe en U, pertinente pour la France) et essayer de déterminer à quel point le niveau revenu (ou le coût d'opportunité qui est associé à leur absence) joue dans le choix d'entrer ou de rester dans la vie active, toutes choses égales par ailleurs.

Cependant, comme il est impossible d'observer le salaire des femmes qui ne travaillent pas (par définition), on utilise le niveau d'étude comme approximation du niveau de revenu, un diplôme plus élevé se traduisant en moyenne par un niveau de revenu plus haut.

Utilisant cet indicateur, la variable dépendante est le taux d'activité pour 2017, observé au sein des pays de l'OCDE (des pays riches donc), selon trois niveaux d'études (moins que le lycée/au plus le lycée/études supérieures).

Ensuite, pour essayer de contrôler les effets culturels, on régresse aussi sur les composantes du Gender Inequality Index compilé par l'ONU, (à l'exclusion du taux d'activité des femmes), pour chaque pays de l'échantillon. On contrôle aussi pour l'hétérogénéité des pays considérés en ajoutant le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat.

Avec cette spécification, qui donne une bonne qualité d'ajustement (R2 de 80%), on trouve que le niveau d'éducation est un facteur très positif de la participation au marché du travail pour les femmes (ce qu'on pouvait déjà voir sans régression vu que le taux d'activité est systématiquement croissant avec le niveau de diplôme). Mais bien sûr les attitudes culturelles jouent aussi un rôle important, comme le montre les contributions de la proportion de femmes ayant au moins un diplôme équivalent au niveau lycée et de la proportion élues au parlement (0,37 et 0,20 points d'augmentation du taux d'activité respectivement pour un point d'augmentation).

De toutes ces délibérations, on conclut que si ma femme travaille, ça n'a rien à voir avec l'euro (demandez à votre tendre moitié, elle vous jettera aussi un regard interloqué), et pas uniquement grâce à la remise en cause de la société patriarcale traditionnelle, mais bel et bien parce que deux revenus, c'est mieux !

Les données brutes et la régression sont disponibles ici.
-----------------------------------------------------------------------------------

1. Le taux d'activité, qui représente la proportion de la population active (c'est-à-dire qui travaille ou en recherche d'emploi) par rapport à la population en âge de travailler, est la variable pertinente ici, car elle mesure la proportion de femmes qui participent au marché du travail, en dehors du travail domestique. 

dimanche 10 février 2019

#GiletJaunes: Gouverner, ou la stratégie du contournement

Que dire des gilets jaunes quand on veut parler d'économie ? Par manque de données et en cette période de fake news, il est difficile de se faire une opinion, et les commentateurs se permettent donc de projeter leurs explications fétiches sur le phénomène. Economiam ne va donc pas se priver d'ajouter son grain de sel.

 J'suis tout nu sous mon gilet jaune

Cerner un mouvement décentralisé comme les gilets jaunes est compliqué. Les journaux n'en capturent qu'un certain angle (d'outsider), avec, comme souvent, des portraits individuels qui ne donnent pas une vision d'ensemble, ou bien le sensationnalisme des mobylettes qui brûlent et des boxeurs qui boxent. Certains chercheurs ont décidé de braver la rigueur statistique et le biais de sélection pour enquêter auprès d'un nombre famélique de manifestants (ce qui n'a pas empêché Le Monde de republier ce qui n'est au final qu'un post de blog).

De ces bribes d'information, il semblerait que :

Ca a le mérite d'etre clair (c) @GillesKLEIN
  • Les manifestants ne sont pas des habitués des structures organisées ou des manifs bobo parisiennes (la preuve, ils manifestent dans le froid et sans pétard...). C'est aussi pour ça que politiquement, ça ne cadre vraiment avec personne, même si on a essayé de parler de chemises brunes, en dépit de l'absence de revendications identitaires.
  • En termes de catégories socio-professionnelles ou de niveau de revenus, il s'agirait de gens qui bossent, plutôt dans le secteur privé et plausiblement dans des PME, des gens proches de l'action plutôt que des cadres et managers. Ce sont aussi souvent des gens qui sont leur propre patron, des auto-entrepreneurs (qui nécessairement font un chiffre d'affaire limité) ou des gérants de petits commerces (ce qui, couplé à la révolte contre les impôts a fait renifler à certains des relents de poujadisme)
  • Ils sont plutôt d'âge moyen, plutôt blancs, et ils viennent de partout en France, et pas que de la France périphérique ou de la Rust belt à la française (Tombeau des anges et terrils du Nord)

Bref, toutes sortes de gens, ce profil fait penser à ceux qu'on retrouve dans Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas, ou bien à l'image d'Epinal des fan de Johnny, Mylène Farmer ou Francis Cabrel. Mais chez Economiam, pour extrapoler sur ce post de Stéphane Ménia d'éconoclaste, on se demande si ce ne serait pas la fameuse "majorité silencieuse" de Sarkozy qui finit par se l'ouvrir. Cette majorité silencieuse qui justement voulait (veut) travailler plus pour gagner plus

Les raisins de la grogne

Sur la blogosphère française, l'explication qui semble l'emporter est que les gilets jaunes sont les perdants de la mondialisation et du progrès technique. éconoclaste parle ainsi de la polarisation des emplois, autrement dit du changement de la composition de la force de travail en faveur des emplois très qualifiés d'une part et des emplois peu qualifiés mais difficilement automatisables ou délocalisables (serveurs, aide à la personne, etc.) d'autre part, et ce au détriment des professions intermédiaires (comptable, secrétaires médicales, ouvriers qualifiés...). Cette polarisation priverait les classes moyennes (qu'éconoclaste identifie aux gilets jaunes) de lendemain qui chantent, et partant, le mouvement ne serait que le juste résultat de ce mouvement de fond. Olivier Bouba-Olga, quant à lui, décline le thème, avec son concept de CAME (Compétitivité, Attractivité, Métropolisation, Excellence).

Chez Economiam, on est moyennement convaincu par cette interprétation, qui semble surtout plaquée des Etats-Unis. En effet, même s'il y a clairement eu une redistribution des types d'emplois sur les trente dernières années du milieu de la hiérarchie des salaires vers les extrémités, il faut bien voir que :

  1. Certaines personnes se sont mises à occuper des métiers traditionnellement mieux payés et à niveau de compétence plus élevée. En l'occurence en France, il y a eu autant voire plus d'emplois transférés vers le haut de la pyramide que vers le bas (voir ici, graphique 7)
  2. Ceci ne tient pas compte de l'évolution des revenus dans le temps, c'est-à-dire que les "petites professions" peuvent avoir vu leur salaire augmenter.
De fait, en regardant les données Insee de plus près, on voit que le problème est surtout la stagnation des revenus depuis 20 ans pour l'immense majorité de la population. Et en résumé, il n'est pas clair que la transformation de la structure de l'emploi sur fond de mondialisation et de progrès technique soit le cœur du problème.

Salve Salvini

On pense donc qu'il y a une autre explication, qui s'inscrit dans le contexte de la montée des populismes dans toutes les démocraties modernes lorsque la croissance ralentit : gouverner dans ce cadre devient essentiellement une stratégie de contournement. Comment cela se fait-il ? Il faut bien voir que la politique en temps de paix n'est pas vraiment une question de bien commun, mais plutôt de redistribution entre différents groupes (voir section 1.3 ici). On voit alors que le jeu consiste à faire passer ces transferts avec le moins d'opposition possible, typiquement en étalant le coût sur un maximum de personnes, pour qui la différence serait imperceptible, ou sur des groupes qui protesteraient moins. Ah, tiens et si c'était le cas des Gilets Jaunes, s'ils sont bel et bien cette "majorité silencieuse" ?

Les exemples abondent (dont on retrouve un certain nombre dans ces revendications "officielles", mais invérifiées, reprises par de nombreux médias) :

  • Désindexations diverses, notamment des retraites, du livret A (temporairement), des APL, qui font que les montants perçus, mêmes s'ils restent constants en terme d'euros présents, représentent un pouvoir d'achat qui diminue à cause de l'augmentation des prix due à l'inflation
  • Niches fiscales et régimes spéciaux de retraite, qui permettent de réduire les impôts ou d'augmenter les retraites de certains groupes (parfois certes car cela est efficace économiquement), mais ce nécessairement au détriment des autres 
  • Régulations et interdictions partielles (numerus clausus sur les taxis parisiens/notaires, taxation du carburant pour les automobilistes mais pas pour les compagnies aériennes ou maritimes, glyphosate interdit aux particuliers mais pas aux exploitants agricoles, plans d'urbanisme...) qui permettent à certains groupes de profiter de rentes de situation et empêchent les nouveaux entrants d'améliorer les produits et services (ou de baisser leur coût) 
  • Utilisation de taxes proportionnelles à la consommation (TVA, etc.) qui sont moins visibles que des taxes comme la taxe sur l'héritage qui serait très efficace pour réduire les inégalités, mais qui est détestée 
  • Endettement public ou ventes bâclées d'actifs publics, reportant le coût des dépenses de la génération actuelle sur la suivante 
  • Restrictions sur le libre-échange, qui permettent principalement à certaines entreprises moins efficaces de survivre ou à d'autres de faire du surprofit, sans résultat sur l'emploi et en renchérissant le coût de la vie

Ainsi, par ricochet, si le Référendum d'initiative populaire (RIC) peut être vu comme une façon pour les Gilets Jaunes de ne pas se disperser à cause de disputes factieuses, on peut aussi l'interpréter comme un jugement sincère mais désabusé sur fonctionnement démocratique dans une société en stagnation, l'envie de donner le ton plutôt que de se faire enfumer.

Cependant, malgré le mécontentement qui s'exprime en ce moment, l'inertie a des fortes de chances de perdurer. Pourquoi ? Une explication possible est comportementale : les politiciens exploiteraient les biais cognitifs dont nous souffrons sans nous en rendre compte. Comme par exemple l'illusion monétaire (voir Fluctuations et Crises, chap. 4.3.2), qui fait que nous avons tendance à réfléchir en termes nominaux plutôt que réel (ce qui expliquerait les désindexations) ou l'escompte hyperbolique qui fait que nous sous évaluons fortement les coûts futurs (ce qui expliquerait le recours facile à l'endettement souverain).

L'autre explication est une intuition qui n'a été que récemment modélisée par les économistes, l'inattention rationnelle, c'est-à-dire l'allocation optimale de notre temps de cerveau disponible, ô combien limité. En effet, il est difficile de suivre les programmes et les annonces de politiques publiques tant les sujets sont multiples, souvent techniques et pas franchement passionnants (sans parler du fait qu'en ces temps de fake news, il faut aussi démêler le vrai du faux). Par exemple, que penser du glyphosate quand on n'est pas ingénieur agronome ? Du libre-échange quand on est instit ? Les gens doivent donc choisir comment allouer leur temps, et vont naturellement se concentrer sur les aspects qui les influencent le plus (par exemple les effectifs par classe dans le cas de l'instit). D'autant que le retour sur un éventuel investissement éducatif est plutôt faible quand on n'appartient pas à un groupe organisé, vu qu'un vote individuel ne pèse absolument pas dans la balance.

Selon l'explication qui l'emporterait, les solutions sont différentes :

  • Dans le cas des biais cognitifs, tel Ulysse enchaîné à son mât pour résister au chant des sirènes, il faudrait plutôt avoir recours à l'écriture dans la constitution, ou à des obligations supranationales (UE, OMC, etc.) pour empêcher la désindexation, le surendettement de l'Etat ou les politiques protectionnistes...
  • Quant à l'inattention rationnelle, le problème n'est pas la disponibilité de l'information (après tout, les débats de l'Assemblée sont retransmis dans leur intégralité), mais la difficulté de traiter cette masse de données brute dans les vingt-quatre heures d'une journée. Ainsi, paradoxalement, plus d'information augmente le coût de son traitement et a ainsi un effet négatif sur l'attention qui lui est portée. On propose ici quelques solutions, parfois provocantes, mais malheureusement ardues à implémenter : 
    • Simplifier : On attribue à Einstein cet aphorisme : "Il faut simplifier le plus possible mais pas plus qu'il ne faut". Le monde dans lequel nous vivons est régi par des règles complexes, qu'il est difficile de naviguer (impôts, retraites, sécu, mille-feuille administratif...). Ainsi, différents Etats ont entrepris de simplifier leur structure et leurs régulations (choc de simplification en France, campaign for plain English au Royaume-Uni), et plus généralement, résumer l'information fait aussi partie de cet effort de simplification. Cela semble logique, mais comporte beaucoup de complications et se pose notamment la question de l'impartialité du système d'information car les faits peuvent être interprétés de plusieurs façons, et d'autant plus quand certains faits sont laissés de côté pour condenser les contenus. Par exemple, le site du gouvernement qui montre la répartition de €1 000 de dépenses publiques ne va probablement pas insister sur les inefficacités possibles
    • Réduire le bruit et la fureur : C'est une gageure certes, mais il s'agit ici de réduire les interférences dans le signal d'information reçu par les individus, en réduisant les flux inutiles ou perturbateurs (fake news, informations en continu, etc.). Les fake news évidemment font perdre du temps à voire réussissent à tromper leur cible, tandis que la valeur marginale d'une minute supplémentaire de BFM TV est probablement très faible, et ne fait qu'accaparer le temps de cerveau disponible pour lui inoculer plus de pub. Sur le même thème, il vaudrait mieux limiter les actions des politiques : c'est une des propositions légèrement provocatrices d'Alexandre Delaigue qui commence par observer que les choses ont souvent tendance à se résoudre d'elles-mêmes. La tentation de légiférer à tout va serait ainsi au mieux inutile et au pire néfaste. Une variante de ce thème est Why fix it if it ain't broke (pourquoi réparer ce qui n'est pas cassé), le pragmatisme américain à l'état pur, qui veut éviter de briser l'équilibre global à cause de tentatives d'amélioration à la marge.

 

Eux et nous ?

L'analyse proposée ici est nécessairement partielle, car écrite encore à chaud, sur des données éparses et des observations indirectes. Car oui, c'est malheureux à dire, mais Economiam ne connaît pas de membres du mouvement des Gilets Jaunes, et pas même sur les réseaux sociaux, où les posts et tweets n'en parlent qu'à la troisième personne. Au-delà de la politique, il y a vraiment une fracture entre différents groupes de populations, qui nous semble urgent de résoudre, en France et au-delà. C'est peut-être là l'unique bénéfice de ce mouvement, de créer le dialogue, à conditions que les différentes parties n'y restent pas sourdes...